Amas stellaire R136a, au cœur de la nébuleuse de la Tarentule (NGC 2070), dans la constellation de la Dorade, près du pôle Sud céleste (image Hubble
Les amas stellaires sont des groupes d’étoiles liées entre elles par
gravitation, elles se sont formées en un temps relativement court,
dans des conditions semblables et évoluent dans les mêmes conditions.
On a tendance à les classer en 2 groupes du fait de leurs caractéristiques visibles, à savoir leur densité et leur forme.
Les amas dits « globulaires » sont des systèmes plus denses,
de forme approximativement sphérique et dont la concentration
en étoiles augmente énormément vers leur centre. D’un amas
à l’autre, le « diamètre » peut énormément varier : de 20
à quelques centaines d’années lumières.
On en a pour l’instant repéré environ 200 autour de la Voie Lactée,
plutôt concentrés vers le centre galactique.
Mais on en a aussi repéré autour des galaxies proches
telles qu’Andromède, le Petit et le Grand Nuage de Magellan.
Il existe aussi des amas globulaires intergalactiques qui semblent indépendants de toute galaxie.
Ils sont majoritairement composés d’étoiles géantes rouges, cette couleur indiquant qu’elles sont âgées : 10 milliards d’années.
On estime que les amas globulaires sont des « fossiles de galaxie », nous donnant ainsi de précieuses informations sur l’avenir des galaxies…
Amas d’hercule photographié par David Hallosserie
Les amas dits « ouverts » sont des systèmes plus diffus, sans
organisation apparente. La densité en étoiles y est plus faible,
mais l’on pense qu’initialement, ces étoiles étaient plus proches
les unes des autres. Elles seraient au nombre de 100 à 10 000.
On les trouve plutôt dans le plan de la Galaxie, ainsi qu’aux abords des galaxies proches.
Ils sont majoritairement composés d’étoiles géantes bleues.
Plus la couleur bleue domine, plus l’amas est jeune, alors que les couleurs jaune ou rouge seraient signe d’un plus grand âge.
On estime que les amas ouverts ont une « courte » vie, les forces de gravitation liant les étoiles entre elles étant plus distendues.
L’AMAS D'hercule:
Amas d’hercule photographié par Patrick Pelletier
Nommé en référence au héros mythologique romain, fils de Zeus
et d’une mortelle, dont les exploits sont bien connus de tous, l’amas
d’Hercule porte bien son nom, tant il est remarquable. On l’appelle même
le « Grand amas d’Hercule » car il est l’un des plus imposants repérés
à nos jours. Sa taille est de 150 années-lumière. Il se situe à environ
25 000 années-lumière de la Terre..
C’est un amas globulaire qui possède une forme remarquablement sphérique, alors que les autres amas de ce type présentent des aspects plus irréguliers.
Il est aussi l’un des plus vieux : 12 à 14 milliards d’années, soit 4 fois l’âge de notre Système solaire.
Cependant, il contient un certain nombre d’étoiles jeunes, sans doute captée par sa force d’attraction, et non pas nées au sein de l’amas lui-même.
Il a été découvert en 1714 par l’astronome Edmond Halley
(astronome dont la fameuse comète porte le nom). Cinquante
ans plus tard, Charles Messier, l’ajoutera dans son catalogue
dans lequel il est identifié par M13. A la fin du XVIIIe siècle,
Herschel qui établira une classification des amas, le décrira comme
« l’un des plus beaux amas » et le rangera dans la catégorie V
(son classement par densité décroissante allant de l’échelle I à la XII).
Il est donc l’un des plus denses en étoiles : 90% de ses étoiles se
concentrent dans un rayon de « seulement » 64 années-lumière alors
que la totalité de l’amas couvre 150 A L …
Il est observable dans la constellation qui porte le même nom, au début de l’été.
l'amas des pleiades
Les Pléiades photographiées avec un petit télescope. La photo révèle de la poussière interstellaire illuminée par les étoiles brillantes de l’amas. Photo : Corine Yahia.
A diverses époques de l’humanité et dans diverses cultures, les Pléiades ont revêtu une grande importance.
Pour la mythologie grecque, les Pléiades sont les 7 filles
du Titan Atlas, condamné par Zeus à porter la Terre sur ses
épaules. Il existe plusieurs versions expliquant leur présence
au firmament. Soit Zeus les aurait transformées en colombes et
placées dans le ciel pour les consoler du sort de leur père.
Soit, pour les sauver du chasseur légendaire Orion (dont la
constellation n’est pas si loin d’elles) qui les poursuivait…
La présence de cette constellation dans le ciel nocturne
permettait de rythmer les saisons : au Néolithique,
son apparition commandait le début des moissons dans
l’hémisphère Nord. En Grèce antique, sa disparition marquait le début de l’hiver.
Mais chez les Hébreux de l’Antiquité ou les Aztèques,
cet amas portait un autre nom : « la Poussinière » car
sa configuration évoquait une poule entourée de ses poussins.
D’ailleurs en breton, il se nomme « Ar Yar » la poule…
Il se situe à 430 années-lumière, donc à une distance très proche.
D’ailleurs, cette proximité a permis d’établir les
premières règles de calcul de la distance vers les
amas en général. Mais cette distance fait à ce jour débat…
Les Pléiades sont un amas ouvert vieux de 100 millions d’années.,
de faible densité par rapport aux autres amas de ce type. De ce
fait, on estime qu’il devrait se disloquer dans environ 250 millions
d’années. Les premières photos des Pléiades ont révélé qu’elles étaien
t entourées d’un nuage de poussière que cet amas a sans doute capté pendant
sa course dans l’univers. La présence de ce nuage sera sans doute l’un des
facteurs conduisant à la dislocation de l’amas.
Au moins 3 000 étoiles ont été identifiées à ce jour et une
douzaine d’entre elles sont visibles à l’œil nu dans de bonnes
conditions d’observation. Elles peuvent être admirées dans la
constellation du Taureau depuis les 2 hémisphères.